Le premier test effectué visait à évaluer le degré de résistance éventuel des pucerons aux 2 matières constitutives de Mavrik® Jet : tau-fluvalinate (IRAC 3A) et pirimicarbe (IRAC 1A), ainsi qu’une 3ème à titre de témoin : la pyréthrinoïde de référence (IRAC 3A). Pour réaliser ce test biologique, les 12 populations de pucerons ont été traitées avec les différentes matières actives à 3 dosages différents : la dose homologuée, une dose inférieure et une dose supérieure. Deux jours après le traitement, les taux de mortalité des pucerons ont été relevés.
Les données issues de ce test (cf. Fig.2 ci-dessous) montrent que, bien qu’appartenant toutes deux à la famille des pyréthrinoïdes (IRAC 3A), le tau-fluvalinate et la pyréthrinoïde de référence n’affichent pas du tout les mêmes résultats. Dans ce test, l'efficacité du tau-fluvalinate, 2 jours après le traitement, reste supérieure à 80% dans 75% des populations testées tandis que cette proportion tombe à 17% pour la pyréthrinoïde de référence.
Lorsque l’on étudie le nombre de populations à la fois résistantes au tau-fluvalinate et au pirimicarbe, il apparait que seulement 16% des populations sont résistantes.
« La tau-fluvalinate fait l’objet d’un monitoring depuis 2011 dans le cadre du suivi des résistances des méligèthes sur colza. Depuis plus de 10 ans, le tau-fluvalinate ne démontre pas de perte d’efficacité en laboratoire tandis que les résistances sont plus qu’avérées pour le cas de la pyréthrinoïde de référence précise Myriam SELLAM. Nous pouvons donc supposer que le même type de comportement existe avec les populations de pucerons sur betteraves. L’origine de ce phénomène provient d’une différence métabolique dans le mécanisme de résistance. ADAMA continue d’approfondir les connaissances sur ce point en collaboration avec un organisme de recherche scientifique. »
Rappelons qu’il existe deux grands types de résistance : la mutation de cible, et dans ce cas la matière active insecticide perd toute son efficacité, ou la mutation métabolique. On est alors en présence d’une enzyme qui dégrade la molécule ; celle-ci devient moins performante, mais on peut compenser cette perte d’efficacité en augmentant la dose apportée. « On a encore beaucoup à apprendre, c’est pourquoi nous poursuivons nos travaux sur cette thématique, car dans un contexte où le nombre de modes d’action insecticides pucerons se raréfie, il ne faut négliger aucune piste. Les planteurs ont besoin de pouvoir combiner des matières actives aux modes d’action différents (codes IRAC différents) pour préserver l’efficacité et pérenniser toutes les molécules » ajoute Myriam Sellam.
« Nos essais ont encore confirmé, qu’il existe en France, en grandes cultures et notamment en betteraves, une majorité de populations de pucerons sensibles au pirimicarbe : 7 des 12 populations observées dans nos essais étaient dans ce cas. » Pour Myriam Sellam, c’est rassurant. Car même s'il existe des populations de Myzus persicae porteuses des résistances aux pyréthrinoïdes par mutation de cible (Kdr et s-Kdr), elles n’ont pas toutes le même niveau de résistance et de surcroît associées au pirimicarbe, le niveau de résistances croisées limite le degré de résistance final d’une solution. Cela enrichit le panel des solutions disponibles. Et cela est d’autant plus important que les pucerons verts ont une capacité d’adaptation très forte, le risque d’apparition de résistance aux autres modes d'action IRAC 23 et 29 est donc à craindre surtout si ceux-ci sont surexploités. « C’est pourquoi il faut continuer à alterner, dans des stratégies de programmes bien raisonnés en fonction de la pression année, les différentes matières actives disponibles. » conclut Myriam Sellam.
Dans le contexte bien particulier de la culture de betteraves, Mavrik® Jet, qui associe 2 matières actives aux modes d’action différents (IRAC 1A et IRAC 3A) et complémentaires par leurs modes de diffusion, constitue une solution utile et performante, partout où des traitements foliaires sont nécessaires. Quelles que soient les évolutions réglementaires à venir sur les autres insecticides betterave, ADAMA soutient le renouvellement du tau-fluvalinate et du pirimicarbe, ce qui permettra d'avoir avec Mavrik® Jet une solution pour protéger les betteraves en 2024 contre les pucerons y compris contre les pucerons noirs également vecteurs de viroses.
Pour compléter :
MAVRIK JET® - EW - 50 Grammes par litre de Pirimicarbe + 18 Grammes par litre de Tau-fluvalinate - AMM N° 2190016 - Respectez les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi mentionnés sur l’étiquette du produit et/ou consultez www.adama.com et/ou www.phytodata.com. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. ®Marque déposée Adama France s.a.s. - RCS N°349428532. Agrément n° IF01696 : Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels.