Le biocontrôle désigne l’ensemble des méthodes de lutte contre les bioagresseurs (les agents pathogènes et les ravageurs), qui reposent sur des mécanismes et des interactions biologiques. C’est une méthode alternative souvent associée avec d’autres solutions, qui limite l’utilisation des produits phytosanitaires conventionnels.
Le biocontrôle regroupe 4 familles de solutions de biocontrôle :
Ainsi, l’intégration des outils de biocontrôle aux pratiques agricoles actuelles du biocontrôle et des pratiques agricoles permet une meilleure gestion des agresseurs et limite l’impact environnemental.
Le biocontrôle s’appuie sur l'une des 4 familles citées précédemment pour stimuler les mécanismes de défense des plantes ou agir directement sur le bioagresseur. Le principe du biocontrôle est fondé sur la gestion des stress abiotiques et des équilibres naturels des populations d’agresseurs plutôt que sur leur suppression.
En viticulture, le biocontrôle est majoritairement utilisé en approche préventive. Il a pour objectif de renforcer les défenses de la vigne ou de gérer les bioagresseurs via notamment l'utilisation de seuil de traitement.
Le biocontrôle vise à protéger les cultures contre les stress biotiques. Les stress biotiques regroupent l’ensemble des stress affectant une plante d’origine vivante comme les ravageurs, les maladies ou les mauvaises herbes.
À l’inverse, les biostimulants visent à protéger les cultures contre les stress abiotiques. Les stress abiotiques regroupent l'ensemble des stress affectant une plante d'origine non vivante comme la sécheresse, le gel ou la taille de la vigne. Ils peuvent améliorer l’utilisation ou l’absorption des nutriments, la tolérance aux stress abiotiques ou la qualité de la récolte.
Ces 2 groupes de produits ne sont pas régis par les mêmes réglementations de mise en marché. En vigne, le soufre et le phosphonate de potassium sont considérés comme des outils de biocontrôle alors que des algues type Ecklonia maxima ou des acides aminés sont utilisés comme biostimulants.
Pour protéger la vigne des ravageurs, les agriculteurs peuvent recourir à la confusion sexuelle, une biotechnique de protection insecticide qui consiste à diffuser des phéromones synthétiques ou des kairomones, pour perturber l’activité sexuelle des ravageurs. Les phéromones permettent aux individus d’une même espèce de communiquer entre eux tandis que les kairomones sont émises par des organismes vivants pour déclencher une réponse d’une autre espèce.
Ainsi, en brouillant les signaux de communication entre les individus, les médiateurs chimiques inhibent leur développement. Ainsi, l’application de cette méthode permet une diminution progressive des populations nuisibles.
Pour limiter la dépendance aux produits phytosanitaires, les agriculteurs peuvent se tourner vers des solutions naturelles. Ces substances naturelles végétales ou minérales agissent comme agent répulsif, antifongique ou barrière physique en protégeant les vignes :
Parmi les agents naturels, on retrouve principalement les Trichodermas et le Bacillus subtilis. En tant que biocontrôle, leur efficacité repose sur plusieurs modes d’actions.
Appartenant à la famille des Hypocreaceae, les Trichodermas sont des champignons (mycoparasites) naturellement présents dans les sols. Ces champignons sont capables de produire des substances qui inhibent la croissance des agents pathogènes, de réduire la disponibilité des nutriments des nuisibles en exploitant les mêmes ressources nutritives, de coloniser rapidement son environnement en produisant un réseau dense de mycélium et de sécréter des enzymes qui dégradent la paroi cellulaire des champignons. Ils pénètrent ensuite leurs structures internes provoquant la lyse des cellules fongiques et leur destruction.
Le Bacillus subtilis utilisé pour lutter contre les maladies fongiques et bactériennes, est une bactérie qui a un effet antifongique tout en stimulant les mécanismes de défense des végétaux. Souvent utilisée en mesure préventive, elle sécrète des molécules (lipopeptides) capables de dégrader les parois cellulaires et de provoquer la lyse.
En France, la règlementation appliquée aux produits phytosanitaires est différente suivant le type de biocontrôle (macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques, substances naturelles...). Pour mieux comprendre ces différences, consultez le guide pédagogique du ministère de l’Agriculture qui propose notamment quatre fiches produits détaillant les procédures spécifiques à chaque catégorie.
Le biocontrôle regroupe les macro-organismes (insectes auxiliaires), les micro-organismes (bactéries, champignons), les médiateurs chimiques (phéromones, kairomones) et les substances naturelles. En utilisant ces solutions alternatives et en les associant à des pratiques agronomiques et à des produits phytopharmaceutiques conventionnels, nous avons la possibilité de mieux gérer les bioagresseurs de la vigne tout en limitant l'impact sur notre environnement.