Au sein de ses différents sites expérimentaux, Cristal Union travaille plusieurs thématiques. « Nous nous attachons bien évidemment à tester l’efficacité des différents fongicides du marché – nouveaux et anciens – ainsi que la performance des programmes selon les dates d’application et les doses utilisées. Mais les essais dédiés aux variétés restent les plus nombreux, confirme Xavier Soidé, référent agronome à la sucrerie de Pithiviers (Loiret). Car pour un planteur, le choix de la variété reste la clé d’entrée de l’itinéraire technique. Celui-ci doit se faire non seulement en fonction de l’historique maladie de la parcelle mais aussi en fonction de la date programmée d’arrachage. » D’une campagne à l’autre, difficile d’anticiper le risque. Si 2023 et 2024 ont, par exemple, connu une forte pression cercosporiose tout au long de la campagne, en 2025, la maladie est arrivée tôt mais le climat de l’été, sec, a ralenti son développement. « La cadence des traitements (3 en moyenne) a donc été plus faible avec une arrière-saison, en septembre et octobre, moins propice au développement de la maladie, comparée aux deux dernières années. »
Intervenir tôt, dans de bonnes conditions
Cette année encore, l’outil d’aide à la décision Cristal Cerc’OAD® a vu juste en déclenchant les traitements au bon moment. « En 2025, il fallait intervenir suffisamment tôt pour ne pas se faire dépasser, constate-t-il. Quant au choix du programme, l’association de produits systémiques avec du cuivre donne de bons résultats pour contrôler la cercosporiose. L’enjeu est aussi de diversifier les matières actives pour préserver leur efficacité en limitant la pression de sélection des résistances. » Autre conseil de Xavier Soidé : intervenir dans de bonnes conditions – hygrométrie et température – pour favoriser la pénétration des produits systémiques dans la plante.
La tolérance des variétés progresse
Pour apporter un conseil le plus affiné possible, Cristal Union dispose de six observatoires maladies, répartis sur toute la zone d’approvisionnement de Cristal Union : en Alsace, en Champagne, dans le Sud de la région parisienne, dans la Somme mais aussi en Normandie. L’objectif est de tester la tolérance de chaque variété aux maladies, dans différents contextes pédoclimatiques. Toutes les variétés du marché, soit une centaine, sont ainsi implantées chaque année au sein de chaque plateforme d’essais, en double répétition, sur des micro-parcelles de 6 rangs de 8 m de long. « Toutes sont semées à la même date et ne reçoivent aucun traitement fongicide car l’idée est bien de mesurer leur sensibilité aux maladies, précise-t-il. Les observations ont lieu régulièrement pour repérer la moindre tâche de telle ou telle maladie. Les notations sont compilées et reflètent, en fin de campagne, le pourcentage de défoliation de la culture. Chaque variété se voit ensuite attribuée une note de tolérance, entre 0 et 10 : 10 étant la meilleure note. » Force est de constater que ces dernières années, la tolérance des variétés, à la cercosporiose notamment, a fortement progressé avec l’arrivée par exemple des génétiques Cerco + et Cercotech, atteignant parfois la note de 8 ou 9.
Des préconisations locales, actualisées chaque année
Être présent dans toutes les régions permet à Cristal Union de mettre en place des essais locaux pour diffuser des recommandations précises à ses planteurs. « À chacun ensuite de faire son choix en fonction du contexte de sa parcelle mais aussi de la date d’arrachage programmée : pour des arrachages tardifs, les variétés plus tolérantes seront préférées », constate Xavier Soidé. L’enjeu de ces essais est aussi de repérer si, d’une année à l’autre ou dans un contexte de pression maladies plus intense, certaines variétés « décrochent » ou se fragilisent. « Il est donc capital pour nous de retester chaque année toutes les variétés pour proposer un conseil appuyé et actualisé », conclut-il.