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Septoriose : comment maîtriser cette maladie du blé ?

Rédigé par Adama | 24 janv. 2020 10:38:52

La nuisibilité de la septoriose est estimée à 17 q/ha en moyenne sur blé mais elle peut atteindre 50 q/ha selon les conditions climatiques et la sensibilité variétale. La septoriose, causée par Septoria tritici constitue la maladie la plus importante sur blé d’hiver en France par sa fréquence et le potentiel de dégâts occasionnés. Une autre forme de septoriose, liée au champignon Stagonospora nodorum, reste cantonnée au sud-est de la France.

 

La pluie, coupable de la propagation

 

Les symptômes de la maladie, visibles sur feuilles, sont de deux ordres : des taches blanches allongées et d’autres brunes, ovales ou rectangulaires, souvent bordées d’un halo jaune. Ces taches qui se rejoignent sont présentes de chaque côté de la feuille. Elles sont parsemées de points noirs appelés pycnides. Ce sont eux qui produisent les spores, disséminées vers les feuilles supérieures par les éclaboussures lors d’épisodes pluvieux. C’est l’effet « splashing », responsable de la propagation de la maladie. En temps normal, celle-ci se fait étage par étage mais en cas de forte pluie, les deux étages supérieurs de feuilles peuvent être contaminés.

 

Préférer le traitement préventif

 

Anne-Sophie Becue, chef marché Adama, prévient cependant qu’« entre le premier contact entre les spores et la feuille et l’apparition des symptômes, trois semaines peuvent s’écouler. Or, pour être efficace, le traitement doit avoir lieu aussitôt après la contamination. Un traitement de type curatif, qui intervient environ sept jours après le premier contact spore/feuille, et en tous cas bien avant la sortie des tâches, sera beaucoup moins efficace qu’un passage en préventif qui permettra de venir plus facilement à bout de la maladie, en plus de préserver les solutions fongicides face aux résistances. »

 

Attention aux dates et densités de semis

 

Au champ, la septoriose est favorisée par une date de semis précoce, une densité élevée et des conditions humides. « Il existe également de fortes différences de sensibilité entre variétés », note Anne-Sophie Becue. Une rotation avec beaucoup de céréales joue également en faveur de la maladie car pycnides et ascospores restent présents dans les chaumes et peuvent se disséminer à nouveau lors des semis suivants. « Mais l’intensité de la pression maladie une année n’augure pas de celle de la campagne suivante, précise
Anne-Sophie Becue. Ce sont la fréquence et la violence des épisodes pluvieux qui décideront du niveau de la contamination. »

 

La septoriose est la maladie la plus importante sur blé, du fait de sa fréquence et du niveau de dégâts potentiels. (©Adama)