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Céréales : quelle stratégie pour un désherbage performant ?

Rédigé par Adama | 7 oct. 2019 09:27:41

Depuis quelques années, il devient difficile d’obtenir un niveau de propreté satisfaisant dans les parcelles de céréales. Et certaines adventices telles que les ray grass, vulpins, coquelicots … sont particulièrement difficiles à maîtriser. Face à cette situation, l’agronomie est un recours très utile, en combinaison avec les programmes herbicides. Elle permet de réduire le nombre d’adventices qui lèveront dans la parcelle, en perturbant leur cycle biologique. Petit tour d’horizon des pratiques à observer.

 


Avoir le bon réflexe dès la récolte.

 

En nettoyant la moissonneuse batteuse après la récolte des parcelles infestées, on évite la dissémination des adventices sur la ferme.

 


Allonger les rotations, varier les cultures.

 

Les rotations courtes favorisent les adventices dont la période de levée préférentielle coïncide avec les périodes de semis des cultures (exemples : vulpin et blé d’hiver, géraniums et colza…). En allongeant les rotations et en alternant cultures de printemps et d’automne, on baisse fortement la pression des graminées automnales et on évite la spécialisation de la flore. Cela facilite le désherbage car il est nettement plus facile de gérer une flore adventice diversifiée qu’une flore constituée d’une seule espèce présente en grande quantité. Par ailleurs, en alternant les cultures il est possible d’alterner les solutions agronomiques et chimiques (même si le nombre de solutions herbicides disponibles se réduit année après année).

 


Pratiquer le labour intermittent.

 

Les graines d’adventices germent dans les deux premiers centimètres du sol. Le labour en profondeur réduit la durée de vie et le pouvoir germinatif des graines de 1 à 3 ans. Il réduit donc fortement la nuisibilité de toutes les espèces dont la viabilité est courte : vulpins, ray-grass, bromes … Attention : le labour systématique ou trop fréquent peut ramener certaines graines à forte longévité en surface et donc avoir un effet non désiré. Un labour intermittent, tous les 3-4 ans, reste le meilleur compromis.

 


En non labour pratiquer des faux semis.

 

Le faux semis est une technique alternative satisfaisante quand le recours au labour n’est pas possible ou pas souhaité. Pour réussir un faux semis il faut favoriser un bon contact sol-graine et garder l’humidité du sol. Pour cela, il faut veiller à bien rappuyer le sol. Une fois levées, les adventices sont détruites par un travail mécanique (outil de déchaumage, herse étrille) ou chimique (désherbage non sélectif). Bien entendu, la technique ne fonctionne que sur les graines en capacité de germer, celles qui n’ont pas de dormance prononcée. Le résultat reste donc aléatoire.

 


Décaler les dates de semis.

 

La date de semis de la culture doit tenir compte de la biologie des adventices mais également des capacités de la culture à tolérer la nouvelle date de semis en fonction de sa biologie et du sol sur lequel elle est implantée. Cette technique permet d’éviter la période préférentielle de levée des adventices.