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Pour moi la productivité est le truc le plus important

Rédigé par Adama | 29 juil. 2019 07:32:00

Dans notre série d'articles #Trucs en Stock, nous allons cette-fois-ci à la rencontre de Mathieu Rocher, betteravier à Poivres (10).

 

"Je suis installé depuis 2012 et après avoir augmenté les surfaces de betteraves je les ai un peu réduites cette année, le prix ayant été revu à la baisse. Mais cette culture est intéressante dans nos rotations à condition de raisonner de façon globale en regardant de près ce qu’elle apporte aux autres cultures et aussi ce qu’elle… rapporte !

 

J’ai 30 ha de betteraves, ce qui représente 15% de mes assolements environ. Je cultive aussi du blé, des orges de printemps, du colza et de la luzerne. Comme je suis jeune, même si j’ai un certain nombre d’idées pour faire évoluer mes pratiques j’y vais par étape, en mesurant au fur et à mesure l’impact de mes décisions, notamment sur la rentabilité.

Par exemple j’ai progressivement abandonné le labour. Au début j’ai continué à labourer comme cela se pratique dans mon secteur, puis j’ai testé le semis simplifié sur quelques ha, et enfin j’ai converti 100% de mes surfaces au semis simplifié. Je constate que j’ai un rendement équivalent à celui de mes collègues : je suis au-dessus de la moyenne de la sucrerie. Et en plus je fais des économies de fuel, de matériel, je gagne du temps et j’améliore la fertilité des sols. Donc c’est bénéfique.

En revanche je constate qu’on ne peut pas réduire le poste désherbage car on a vraiment besoin de faire 3 voire 4 passages pour maîtriser les adventices suivant les années.

J’ai aussi étudié ce qui est le plus profitable en termes de rotations. C’est ainsi que j’ai constaté que les blés derrière les betteraves avaient tendance à avoir de moins bons rendements. Cela s’explique probablement par des semis trop tardifs et des préparations pénalisées par les arrachages. J’ai donc décidé de mettre uniquement des orges de printemps derrière les betteraves.

Pour demain, je voudrais aller dans le sens de l’agriculture de conservation, avec des semis directs dans les couverts. Je vais me renseigner, faire des essais… L’impact de cette technique se mesurera sur le long terme, sous l’angle de la rentabilité mais aussi sous l’angle de l’agronomie et du temps de travail, car il n’y a pas que la marge brute qui compte !"