Il est crucial de mettre en œuvre des bonnes pratiques de gestion, pour conserver l’efficacité maximale de cette famille de fongicides unisite.
Compte tenu de l’utilisation importante des fongicide SDHI sur les céréales, la résistance à ce mode d’action SDHI a été détectée pour la première fois, en France, dès 2012.
Depuis cette date, la résistance aux SDHI a clairement évolué. 2021 marque un tournant : cette résistance devient une problématique majeure pour les céréaliers. En effet différentes mutations aux SDHI sont bien connues : B- N225I, C- W80S, D-D129G, C-T79N. Ces mutations (substitutions) sont toujours associées à des facteurs de résistance faibles à moyens. Parmis celles-ci, la mutation C-H152R demande la plus grande vigilance car elle est associée aux facteurs de résistance les plus élevés pour la majorité des SDHI . Cette mutation (substitution) est identifiée depuis 2018 dans nos régions françaises.
C’est dans ce contexte de résistance aux SDHI très évolutif, qu’Adama a voulu quantifier 2 mutations (substitutions) majeures pour cette famille des SDHI : C-T79N et C-H152R. Nous nous sommes attachés à étudier ces 2 mutations sur différentes régions françaises.
Adama s’engage depuis longtemps dans la lutte contre les résistances, qu’elles soient relatives aux herbicides, aux insecticides ou, comme dans ce cas précis, aux fongicides. Car tous les acteurs du monde agricole le savent, la durabilité des solutions fongicides est un enjeu capital pour la rentabilité des céréales.
A l’aide d’une analyse moléculaire réalisée sur des échantillons symptomatiques prélevés dans les parcelles d’un grand nombre de régions françaises, nous avons quantifié la présence de ces mutations associées à une résistance aux SDHI. Les résultats sont présentés sur les cartes ci-dessous.
Chaque point représente une parcelle sur laquelle des échantillons ont été prélevés. Le code couleur suivant représente le pourcentage de mutations présent dans l’échantillon:
SDHI : C-T79N
SDHI : C-H152R
Face à cette évolution des résistances aux SDHI, il est urgent d’agir pour permettre de conserver ce mode d’action efficace demain et à plus long terme. L’un des enjeux primordiaux est notamment d’intégrer plus de multisites dans les programmes fongicides des céréales. D’ailleurs le FRAC* recommandait déjà l’utilisation des multisites dans sa note de 2018 : https://www.frac.info/docs/default-source/publications/statement-on-multisite-fungicides/frac-statement-on-multisite-fungicides-2018.pdf
« Dans certaines cultures, les multisites jouent un rôle croissant dans les programmes de traitement pour maintenir un contrôle efficace des maladies et gérer la résistance. (c’est le cas de ramularia collo-cygni sur orges et de zymposeptoria tritici sur blé). »
« Au-delà de la protection et de la prolongation de la durée de vie des unisites, le multisite offre un niveau et un spectre d’efficacité accrus pour le contrôle des maladies. Grâce à cela, les multisites peuvent également aider les unisites (sdhi, azoles, QII…) à être plus efficaces «
« Restreindre l'utilisation du multisite dans les cultures importantes pourrait entraîner un développement plus rapide de la résistance aux modes d’action unisites. De plus, cela pourrait avoir pour conséquences la propagation rapide des maladies, de graves pertes de récoltes et finalement la disparition de fongicides hautement efficaces pour une gestion durable des maladies «
*Le FRAC (fungicide resistance action committee) s’efforce de prolonger l’efficacité des fongicides susceptibles de rencontrer des problèmes de résistance et de limiter les pertes de récoltes en cas de résistance.