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Bien choisir son aménagement pour protéger les cours d’eau et a biodiversité

Rédigé par Adama | 15 juil. 2024 15:59:00

Cas pratique

Ce projet a vu le jour à l’automne 2022 chez Vincent, un jeune agriculteur basé dans l’Eure et Loir. A la tête de deux exploitations en polyculture, double actif, il est intéressé par le développement de la biodiversité dans son environnement, a un intérêt pour l’apiculture et est en recherche de simplicité.

Le projet d’aménagement est envisagé sur une exploitation récemment reprise, en rotation majoritairement blé, orge, colza, avec des prairies permanentes, emblavement caractéristique du secteur.

Tous les sols de l’exploitation sont drainés de type argilo-limoneux.

 

Avant tout, identifier les problématiques

Dans le contexte de l’exploitation, le projet d’aménagement peut apporter deux bénéfices : 

  • Protéger les points d’eau sensibles
  • Attirer des auxiliaires utiles


Protéger les points d’eau sensibles

L’exploitation ne comporte pas de point d’eau BCAE donc l’implantation d’une zone enherbée respectant les caractéristiques des bandes tampons / BCAE 4 n’est pas requise. Pour autant, une zone non traitée de 5m minimum en bordure des points d’eau doit être respectée, potentiellement plus (20m) selon les produits phytosanitaires utilisés.

C’est pourquoi des bandes enherbées sont déjà en place qu’il faut maintenir en bon état d’implantation et de densité pour contribuer à lutter contre les risques d’érosion et de ruissellement. 

Le choix des espèces pour aménager les rives, que ce soit pour des espèces herbacées, fleuries, ou des haies, est large même s’il est important de réfléchir à la façon dont ces surfaces seront déclarées dans la PAC pour ajuster le choix des espèces et des entretiens. 


Attirer les auxiliaires utiles

Sur l’exploitation, ce sont majoritairement des cultures de blé, orge et colza qui sont implantées. Ces cultures d’hiver ont un cycle long et font face à des problématiques de ravageurs à plusieurs moments de l’année

  • De l’automne au printemps sur colza : altises, méligèthes, charançons.
  • Pucerons à l’automne et au printemps et cicadelles sur blé et orge. 

    Face à tous ces ravageurs qui peuvent causer de nombreux dégâts dans les parcelles, une perte de rendement conséquente est engendrée. Il est important de pouvoir gérer ces populations.

    Une liste des auxiliaires qu’il serait intéressant d’attirer dans les parcelles a été établie et, grâce aux recherches continues en France sur cette thématique, plusieurs aménagements et pratiques favorisant leur présence sont connus. 

Les carabes ont également un potentiel de régulation très intéressant contre Limaces et Taupins qui peuvent être présent sur céréales et colza.


Les aménagements envisageables

Aujourd’hui des haies et bandes enherbées sont  déjà présentes sur l’exploitation, c’est un point fort.

Un diagnostic préalable de biodiversité a été mené sur l’exploitation ; les auxiliaires majoritairement observés ont été des araignées, des carabes, des abeilles dont des andrènes, un peu de chrysope et de syrphes et des coccinelles à 7 points. Les peuplements sont meilleurs à proximité des haies et des bandes enherbées. Le peuplement d’auxiliaires est d’hors et déjà intéressant et stable. Il reste à le développer. 

  • Plusieurs options sont envisageables pour l’exploitation :
  • Remplacer une partie des bandes enherbées par des bandes fleuries
  • Compléter les haies avec des essences nouvelles et/ou en ajouter
  • Ajouter des bandes fleuries intra parcellaires (les auxiliaires se déplacent sur une centaine de mètres)
  • La mise en place de boites à mésanges pourrait aussi être envisagée
  • Développer des cultures associées et les couverts inter cultures avec des trèfles par exemple

    La synthèse des options intéressantes est reprise dans le graphique ci-dessous. 

    Bien sûr la mise en place de chacune de ces options implique des investissements financiers et en temps très variables et reste un choix personnel et d’entreprise. 

 

La conclusion de Vincent

On a pu identifier de nombreuses options possibles. Bien sûr tout n’est pas réaliste à mettre en place à l’instant T sur l’exploitation : investir dans les haies par exemple reste couteux à l’implantation et en entretien et demande du temps ; les zones intra-parcellaires peuvent ralentir le débit des chantiers donc à positionner de façon précise !

Pour le court terme, on a décidé de se focaliser sur le renouvellement de parties de bandes enherbées avec des espèces fleuries. Le travail réalisé guidera la mise en place d’autres aménagements, au fur et à mesure des possibilités d’investissement.