On parle beaucoup de l’intérêt de favoriser la biodiversité au sein des parcelles. Mais comment choisir son aménagement en pratique ? Et pour quels bénéfices ? Nous avons testé la démarche au sein d’une exploitation en rotation blé orge colza.
Ce projet a vu le jour à l’automne 2022 chez Vincent, un jeune agriculteur basé dans l’Eure et Loir. A la tête de deux exploitations en polyculture, double actif, il est intéressé par le développement de la biodiversité dans son environnement, a un intérêt pour l’apiculture et est en recherche de simplicité.
Le projet d’aménagement est envisagé sur une exploitation récemment reprise, en rotation majoritairement blé, orge, colza, avec des prairies permanentes, emblavement caractéristique du secteur.
Tous les sols de l’exploitation sont drainés de type argilo-limoneux.
Dans le contexte de l’exploitation, le projet d’aménagement peut apporter deux bénéfices :
L’exploitation ne comporte pas de point d’eau BCAE donc l’implantation d’une zone enherbée respectant les caractéristiques des bandes tampons / BCAE 4 n’est pas requise. Pour autant, une zone non traitée de 5m minimum en bordure des points d’eau doit être respectée, potentiellement plus (20m) selon les produits phytosanitaires utilisés.
C’est pourquoi des bandes enherbées sont déjà en place qu’il faut maintenir en bon état d’implantation et de densité pour contribuer à lutter contre les risques d’érosion et de ruissellement.
Le choix des espèces pour aménager les rives, que ce soit pour des espèces herbacées, fleuries, ou des haies, est large même s’il est important de réfléchir à la façon dont ces surfaces seront déclarées dans la PAC pour ajuster le choix des espèces et des entretiens.
Sur l’exploitation, ce sont majoritairement des cultures de blé, orge et colza qui sont implantées. Ces cultures d’hiver ont un cycle long et font face à des problématiques de ravageurs à plusieurs moments de l’année
Les carabes ont également un potentiel de régulation très intéressant contre Limaces et Taupins qui peuvent être présent sur céréales et colza.
Aujourd’hui des haies et bandes enherbées sont déjà présentes sur l’exploitation, c’est un point fort.
Un diagnostic préalable de biodiversité a été mené sur l’exploitation ; les auxiliaires majoritairement observés ont été des araignées, des carabes, des abeilles dont des andrènes, un peu de chrysope et de syrphes et des coccinelles à 7 points. Les peuplements sont meilleurs à proximité des haies et des bandes enherbées. Le peuplement d’auxiliaires est d’hors et déjà intéressant et stable. Il reste à le développer.
On a pu identifier de nombreuses options possibles. Bien sûr tout n’est pas réaliste à mettre en place à l’instant T sur l’exploitation : investir dans les haies par exemple reste couteux à l’implantation et en entretien et demande du temps ; les zones intra-parcellaires peuvent ralentir le débit des chantiers donc à positionner de façon précise !
Pour le court terme, on a décidé de se focaliser sur le renouvellement de parties de bandes enherbées avec des espèces fleuries. Le travail réalisé guidera la mise en place d’autres aménagements, au fur et à mesure des possibilités d’investissement.