La cicadelle Scaphoideus titanus est le principal vecteur de la flavescence dorée. Les dégâts directs causés par les piqûres sont négligeables, mais les dommages indirects liés à la transmission du virus peuvent dévaster des vignobles entiers.
Cette cicadelle est inféodée aux vignobles et son cycle de reproduction s’effectue une seule fois par an : il est possible de détecter les cicadelles adultes à partir de la fin du mois de juin, et ce jusqu’au mois de septembre, voir octobre. Son vol quant à lui prend place vers la fin du mois de juillet et se termine fin août.
La lutte contre la flavescence dorée de la vigne et contre la cicadelle vectrice fait l’objet d’arrêtés préfectoraux de lutte obligatoire dans un grand nombre de régions viticoles.
Déjà bien implantés en France, les cicadelles vertes causent des grillures qui se manifestent par un rougissement ou un jaunissement des feuilles. Si leur impact est parfois limité à une partie du feuillage, leur présence régulière peut affaiblir les ceps sur le long terme. Ces cicadelles passent l’hiver sur des arbres à feuilles persistances comme les conifères. Au printemps, les adultes migrent vers les parcelles de vigne pour pondre dès la fin du mois d’avril sous les nervures des feuilles. Une deuxième génération débute ensuite et dure tout le mois de juillet avec un chevauchement d’une ou deux générations de plus selon les zones. A partir du mois de septembre, les adultes migrent vers les refuges hivernaux.
Concernant les attaques, celles-ci commencent à partir du stade fermeture de la grappe : La prise de nourriture des insectes cause la destruction des tubes de sèves. Les dégâts s'observent en bordure de feuilles à la base du cep avec un rougissement sur les cépages rouges et un jaunissement sur les cépages blancs. Du fait d'une forte attaque, l’aoûtement peut en être altéré, et avoir une répercussion sur le remplissage des grains en sucre et la maturation de ceux-ci ce qui engendre une perte de rendement.
Originaire du Maghreb, la cicadelle africaine est presque impossible à distinguer de la cicadelle verte. Cependant, son impact est bien plus redoutable. Contrairement à la cicadelle verte qui limite ses attaques aux feuilles les plus anciennes, la cicadelle africaine s’attaque à toutes les parties de la vigne, y compris les rameaux et les entrecœurs. Les feuilles sont littéralement carbonisées, ce qui rend la photosynthèse impossible et empêche les parcelles tardives d’atteindre leur maturité. Son développement est favorisé par la canicule et la sécheresse. Aucune variété de cépage ne semble épargnée.
Cette espèce, qui présente une seule génération par an, est également une menace importante pour les vignobles. Les adultes apparaissent dès le début du mois de juillet et pondent d’août à septembre, tandis que les larves sont présentes d’avril à septembre.
Les cicadelles blanches s’attaquent à de nombreux végétaux, mais leur impact sur les vignes est particulièrement notable. Elles piquent les baies, ce qui affaiblit les rameaux et les rend cassants. Lors de fortes attaques, elles laissent derrière elles un miellat collant qui recouvre les feuilles et le tronc. Ce miellat favorise le développement de la fumagine, une moisissure noire qui perturbe la photosynthèse et affaiblit la plante.
Les cicadelles de la flavescence dorée sont fortement présentes dans toute la France, mais leur impact est moins marqué en Champagne-Ardenne et en Alsace-Lorraine. Les autres régions viticoles, notamment celles du sud et du sud-ouest, sont davantage exposées aux risques de flavescence dorée en raison d’une plus forte densité de vignobles et des conditions climatiques favorables à l'insecte. Il est recommandé de surveiller les cépages sensibles marqués par un jaunissement des feuilles.
Les cicadelles vertes sont présentes dans toute la France et peuvent, selon les régions, développer 2 à 4 générations sur la vigne. Il est recommandé de surveiller les cépages ayant une altération de l’aoûtement et une maturité tardive.
Après avoir été signalée en Italie dans les années 1960, la cicadelle africaine (Jacobiasca lybica) s’est progressivement installée dans plusieurs pays méditerranéens avant d’envahir la France. Cette cicadelle a été détectée pour la première fois en Corse en 2020, avant de se répandre dans les Pyrénées-Orientales en 2023. Il est conseillé de surveiller tous les cépages car même les cépages les plus résistantes peuvent être touchés.
Les cicadelles blanches sont polyphages et se développent dans des régions chaudes et humides. Il est recommandé de surveiller les cépages à rameaux fragiles et à peaux fines.
Les cicadelles se nourrissent en piquant les feuilles pour en extraire la sève. Cette alimentation provoque :
Les symptômes se traduisent par l’apparition de tâches chlorotiques souvent dispersées sur les feuilles. Ces tâches peuvent jaunir, brunir ou rougir selon les cépages et l’intensité de l’attaque.
La couleur jaune des feuilles de vigne est très attrayante pour les adultes, ce qui oriente préférentiellement les vols en fonction de l’état des ceps de vigne. Les dégâts directs provoqués par les piqûres d’alimentations des larves et des adultes sont nettement négligeables par rapport aux dégâts indirects. Les symptômes résultants de la contamination sont surtout visibles au niveau des ceps : les feuilles se décolorent et s’enroulent sur elles-mêmes.
Les cicadelles affectent les ceps en modifiant leur port, en décolorant et en enroulant les feuilles. Ces attaques perturbent la circulation de la sève ce qui affectent la maturation et la qualité des raisins.
Lors de fortes attaques, les cicadelles laissent derrière elles un miellat collant qui recouvre les feuilles et le tronc. Ce miellat favorise le développement de la fumagine, une moisissure noire qui perturbe la photosynthèse, affaiblit la plante.
Même si les signes visuels sont modérés, les cicadelles peuvent réduire la circulation de la sève, freiner le remplissage des grains en sucre, nuire à la maturation globale du raisin et altérer la qualité œnologique (acidité, richesse aromatique).
Cycle cicadelle de la flavescence dorée :
L’observation régulière au champ est essentielle pour détecter précocement la présence de cicadelles. Cette surveillance doit débuter dès que les premières larvent émergent et tout au long de la saison. Il est essentiel de contrôler les symptômes associés (jaunissement anormal, enroulement du feuillage, lignification des rameaux...).
Pour contrôler la présence des cicadelles, l’introduction des pièges jaunes peuvent être efficace. Naturellement attirées par la couleur jaune, les cicadelles se posent sur les plaques engluées. Cela permet de suivre et évaluer la population de ces insectes.
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Les attaques causées par les cicadelles rendent leur surveillance indispensable. Si certaines espèces comme S.titanus (cicadelle de la flavescence dorée) sont des vecteurs directs de maladies graves, d’autres peuvent causer des dégâts physiologiques importants (affaiblissement de la vigne, réduire la photosynthèse et affecter la maturation). Il est donc essentiel d’effectuer une observation régulière au champ, d’adopter des mesures prophylactiques et recourir à une utilisation raisonnée des produits phytosanitaires comme le Klartan® Smart en cas de forte infestation de cicadelles. Ces mesures doivent être ajustées en fonction des cépages cultivés et de la région.