La ramulariose, maladie de l’orge souvent négligée, peut avoir un impact très important sur les rendements. Elle est présente partout en France selon les années et les régions.
La ramulariose (Ramularia collo-cygni) est une maladie de l’orge souvent négligée alors qu’elle peut avoir un impact très important sur les rendements de parcelles d’orges de l’ordre de 10% en moyenne avec parfois des pertes de rendement bien plus conséquentes (jusque à plus de 30 q /ha). A ce jour la grande majorité des variétés restent assez sensibles à cette maladie. La ramulariose est présente partout en France mais elle n’apparait pas chaque année dans toutes les régions.
Au Printemps 2022, la ramulariose a particulièrement été présente sur l’Est et le sud de la France.
Présence avérée de ramulariose suite aux test « chambres climatiques » réalisés avec ADAMA au printemps 2022
Ramulariose développée en « chambre climatique » Juin 2022 – département 14 Parcelle traitée T1/T2 à base de sdhi, triazole et stobilutine
L’inoculum provient au départ des semences ou de spores aériennes. Les premiers signes peuvent être visibles sur les semences ou sur les feuilles inférieures asymptomatiques.
La maladie remonte successivement les feuilles lorsque des conditions d’humidité de l’air et de chaleur permettent la sporulation. En conditions humides, une multitude de spores sont produites sur la face inférieure des feuilles. Il est alors possible de les observer car elles forment des petites touffes blanches bien visibles à l’aide d’une loupe. Ces touffes blanches sont alignées et sortent des stomates. Des températures entre 20°c et 28°c la journée, accompagnées de nuits fraiches et de rosées matinales favorisent fortement le développement de la maladie.
Visuellement la maladie est trompeuse, car elle ne s’exprime que tardivement dans le cycle de développement de l’orge. En effet, elle commence à s’exprimer à partir du stade dernière feuille pointante mais ne s’exprime que rarement sur la plante avant la floraison même si elle a grevé le potentiel de rendement de la culture bien avant ces symptômes visuels.
Les symptômes caractéristiques de la ramulariose sont des tâches rectangulaires courtes et brunes entourées d’un halo jaunâtre sur les faces inférieures et supérieures des feuilles.
Source: Arvalis
Attention cependant à ne pas confondre la ramulariose avec l’helminthosporiose ou les grillures. Les grillures sont visibles seulement sur les faces supérieures contrairement à la ramulariose et l’helminthosporiose. Pour différencier helminthosporiose et ramulariose, un test simple à mettre en place existe (cliquez ci-dessous pour découvir le test) :
Il est difficile de lutter agronomiquement contre la ramulariose. En effet, les pratiques culturales affectent peu ou pas la maladie car la maladie se transmet en majorité par les semences. Du côté de la génétique, les variétés d’orge les plus cultivées sont, quant à elles, sensibles à assez sensibles à la maladie.
La lutte chimique reste donc le moyen le plus efficace pour lutter contre la ramulariose. Cependant, des phénomènes importants de résistance existent face à l’ensemble des substances actives présentes actuellement sur le marché: SDHI, QoI (stobilurines) ou encore IDM (triazoles) et ceux-ci sont en plein développement. Seuls les fongicides multisites permettent d’apporter une bonne efficacité durable contre la ramulariose.
SESTO récemment homologué Sur orges, est un fongicide multisites à mode action unique MO4 (code FRAC).
Par son mode d’action original, SESTO permet de protéger les molécules unisites (SDHI, Triazole, Strobilurines et QII) mais aussi d’apporter une protection directe efficace. Homologué sur rynchosporiose, Helminthosporiose et ramulariose, c’est sur cette maladie que SESTO fait toute la différence. Grâce à SESTO, c’est la garantie d’une fin de cycle sereine. En effet grâce à SESTO, c’est du rendement en plus, mais c’est aussi une qualité préservée (grain+ pailles).
La période d’expression de la ramulariose a lieu à la floraison (BBCH 61) mais le contrôle doit commencer bien avant, c’est-à-dire dès la sortie de la dernière feuille (BBCH 37).
Pour prévenir la ramulariose et minimiser son impact sur vos cultures, voici quelques mesures que vous pouvez prendre :
Rotation des cultures : Pratiquez une rotation des cultures en alternant les types de plantes cultivées dans une zone donnée. Cela peut aider à réduire la pression des maladies du sol, y compris la ramulariose, car le champignon ne peut pas se multiplier aussi facilement s'il n'a pas accès à son hôte préféré pendant une saison de croissance.
Utilisation de semences saines : Assurez-vous d'obtenir des semences de haute qualité, exemptes de la ramulariose ou d'autres maladies fongiques.
Élimination des débris végétaux : En fin de saison, retirez et détruisez les résidus de culture infectés par la ramulariose. Évitez de laisser ces débris dans le champ, car le champignon peut survivre dessus et infecter les nouvelles cultures.
Gestion de l'humidité : La ramulariose se développe généralement dans des conditions d'humidité élevée. Assurez-vous de bien gérer l'irrigation pour éviter un excès d'humidité dans le champ.
Surveillance régulière : Inspectez régulièrement vos cultures pour détecter les premiers signes de ramulariose, tels que des taches foliaires. Si vous identifiez des symptômes, intervenez rapidement pour éviter que la maladie ne se propage davantage.
La prévention de la ramulariose repose principalement sur des pratiques de gestion intégrée des maladies qui combinent des mesures culturelles, biologiques et chimiques. L'approche spécifique peut varier en fonction du type de culture et des conditions locales, il est donc recommandé de consulter un spécialiste agricole pour élaborer un plan de gestion des maladies adapté à votre situation.