Les maladies des betteraves sucrières représentent un enjeu majeur pour les agriculteurs. Ces maladies peuvent être d’origine fongique ou virale, et leur gestion implique une compréhension des causes, des symptômes et des traitements disponibles.
Les betteraves sont particulièrement sensibles aux maladies lors des fortes périodes d’humidité car les températures modérées et les pluies fréquentes créent un environnement favorable pour le développement des champignons et des virus, ce qui favorise la prolifération des agents pathogènes.
En effet, la capacité de rétention d'eau du sol influence la croissance des betteraves, rendant certains types de sols plus propices à leur développement que d'autres.
Un sol mal drainé ou trop compact peut retenir l'humidité et favoriser le développement des champignons.
Les pratiques culturales telles que la rotation des cultures et le choix de variétés résistantes aident à prévenir et réduire les risques de maladies.
La cercosporiose est causée par le champignon Cercospora beticola. C’est un agent pathogène qui prolifère principalement en période de forte humidité à différentes saisons de l'année et qui se manifeste par des taches brunes sur les feuilles, suivi de la défoliation progressive de la plante.
En effet, cela induit une forte repousse et un dessèchement de la feuille, et est particulièrement destructrice en cas de nécrose. Sa nuisibilité peut réduire jusqu’à 30% le rendement.
Pour cela, les fongicides spécifiques permettent de lutter contre la cercosporiose. La rotation des cultures, ainsi que l’utilisation de variétés résistantes, aident à limiter sa prolifération.
L'oïdium, un parasite strict, est causé par des champignons de la famille des Erysiphaceae.
C’est un champignon qui se caractérise par une tâche blanche d’aspect poudreuse sur la face intérieure des feuilles. A un stade plus élevé de l'infection, des petits points noires (périthèces) apparaissent.
L’alternance de périodes humides et sèches favorise davantage son développement mais celui-ci se multiplie généralement lorsque les températures sont comprises entre 20 et 30°C.
Les traitements à base de soufre sont généralement utilisés pour lutter contre l’oïdium car il agit en inhibant la croissance du champignon.
Concernant la gestion de l’humidité, il est important d’assurer une bonne circulation de l’air dans les cultures afin de réduire l’humidité stagnante sur les feuilles et veiller à une irrigation modérée.
La ramulariose de la betterave est une maladie fongique causée par le champignon Ramularia beticola, qui touche principalement les feuilles des betteraves.
Elle se manifeste par l'apparition de taches nécrotiques de couleur brune ou noire. Ces lésions finissent par dessécher les feuilles et entraîner la destruction du feuillage.
Les fongicides spécifiques à la ramulariose sont utilisés pour traiter les cultures affectées et prévenir la propagation de la maladie. Il est donc important de choisir des fongicides efficaces pour éviter le développement des résistances, et d’avoir un suivi régulier du traitement, en alternant les produits ayant des modes d’actions différents.
La rotation des cultures aide à lutter contre la ramulariose dans le sol, en perturbant son cycle de reproduction et en améliorant la santé du sol.
Après la récolte, pour réduire sa viabilité, il est essentiel de détruire les résidus végétaux infectés, car ils peuvent servir de source d'inoculum pour les saisons suivantes.
Causée par le champignon Uromyces betae, la maladie de la rouille se nourrit des tissus végétaux en se propageant dans les cellules. Si elle n'est pas contrôlée, cette maladie peut entraîner une perte de rendement importante.
Pour lutter contre ces maladies, il est essentiel d'adopter des méthodes de prévention efficaces.
La jaunisse virale qui touche les betteraves est un virus transmis par les pucerons, principalement par l’espèce Myzus persicae et le puceron noir de la fève Aphis fabae. Ce virus induit un jaunissement progressif des feuilles, et les plantes infectées deviennent plus sensibles aux conditions environnementales défavorables, ce qui entraine une baisse importante du rendement.
Pour lutter contre cette maladie, il est essentiel de contrôler le nombre de pucerons. L’utilisation de variétés résistantes représente une solution plus adaptée pour lutter contre les maladies et ravageurs.
Ces variétés ont été spécialement sélectionnées ou développées pour résister à des agents pathogènes spécifiques. En parallèle, les méthodes de biocontrôle, telles que l'introduction d'insectes auxiliaires, offrent une alternative écologique et durable pour limiter le nombre de ravageurs.
Les insectes, en se nourrissant des pucerons, agissent comme des régulateurs biologiques ce qui permet de maîtriser leur développement sans nuire à l'environnement ni à la biodiversité.
Des insecticides peuvent également être utilisés. Il s’agit du moyen de lutte chimique qui permet d’éliminer la présence de ces pucerons sur la parcelle.
Le virus de la mosaïque de la betterave appartenant à la famille des potyviridae, est également transmis par des pucerons et d’autres insectes vecteurs. Cette infection se manifeste principalement par des marbrures et déformations des feuilles, rendant la plante moins efficace. Il réduit la capacité de la plante à photosynthétiser, ce qui affecte sa croissance et son rendement.
Comme pour la jaunisse virale, la gestion des vecteurs est l’un des principaux moyens de lutte, et une rotation culturale appropriée peut également limiter sa prolifération. La lutte chimique par des insecticides peut aussi être envisagée.
La rotation des cultures permet de limiter l'accumulation des agents pathogènes spécifiques et de réduire leur pression sur les cultures suivantes et éviter qu’ils ne se développent de manière continue.
Le choix de variétés résistantes aux maladies les plus courantes constitue une autre approche importante pour minimiser les risques de contamination. Il permet de mieux cibler l'action des produits chimiques, en optimisant les mélanges de différentes molécules actives. Cela rend les traitements plus efficaces, tout en réduisant le nombre d'applications nécessaires et en améliorant la gestion des ravageurs et des maladies.
L’espacement des plants est également important pour assurer une bonne circulation de l’air, ce qui limite le développement des champignons et des maladies virales.
Les traitements phytosanitaires, fongicides et insecticides doivent être utilisés de manière raisonnée afin de préserver l’environnement et éviter le développement de résistances.
En effet une application ciblée et contrôlée de ces produits permet d'optimiser leur efficacité tout en minimisant les impacts environnementaux.
Parallèlement, les solutions de biocontrôle connaissent un développement croissant. L’introduction d'insectes auxiliaires (coccinelles, chrysopes) et l’utilisation d’extraits végétaux ou produits biologiques, permet de réduire naturellement les pucerons.
La surveillance régulière des cultures est indispensable pour détecter rapidement les premiers signes de maladies. Une détection précoce permet de mettre en place des mesures de lutte avant que l'infection ne se propage à grande échelle.
L’utilisation de capteurs connectés et de modèles prédictifs est une avancée majeure dans ce domaine. Ces outils permettent d’anticiper les conditions favorables aux épidémies et d’adapter les stratégies de manière plus ciblée en ajustant les traitements phytosanitaires ou en modifiant les pratiques culturales. Ces technologies contribuent à rendre la gestion des cultures plus précise et plus réactive.
La sélection de nouvelles variétés résistantes aux maladies est un axe majeur de recherche. Les nouvelles technologies permettent de développer des variétés qui présentent une résistance accrue face aux maladies émergentes, ce qui est particulièrement crucial face aux changements climatiques qui favorisent l’apparition de nouveaux agents pathogènes.
Pour cela, la biotechnologie joue un élément clé en permettant d’améliorer leur résistance aux maladies, tout en maximisant la productivité et le rendement.
L'utilisation de capteurs connectés et d’outils numériques, révolutionne la manière dont les agriculteurs gèrent leurs cultures. Les capteurs permettent de suivre en temps réel les conditions climatiques et les paramètres du sol en collectant et analysant les données, ce qui aide à anticiper les besoins nutritifs et les risques d'infection.
Les outils d’aide à la décision permettent d’optimiser l’application des traitements phytosanitaires, en ciblant précisément les zones à risque, réduisant ainsi les coûts et l'impact environnemental tout en améliorant l'efficacité des interventions.