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Le syndrome des basses richesses, ausculté de près en Allemagne

Face à l’émergence ou la ré-émergence du syndrome des basses richesses (SBR) en Europe, et notamment en Allemagne, de nombreuses recherches sont en cours pour tenter de mieux caractériser ce phénomène. Lili Hofmann, docteur en phytopathologie, travaille depuis 2022 dans l’unité allemande d’ADAMA : elle nous en dit plus sur cette maladie. 

 · 20 mars 2025 · 

4 min

Détecté pour la première fois en France en 1991 dans des parcelles de betteraves de Bourgogne-Franche-Comté, le syndrome des basses richesses (SBR) s’est ensuite fait discret pour ne réapparaitre qu’en 2023, en Alsace. En Allemagne, le SBR est en forte expansion depuis 2009 : les surfaces touchées sont ainsi passées de 10 000 ha en 2017 à près de 60 000 ha en 2023, soit près de 15 % de la sole globale.

« Les principales zones affectées se situent dans le sud du pays (Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat), dans certaines parties de la Bavière et de la Hesse ainsi que dans l’Est, en Saxe-Anhalt », précise Lili Hofmann, docteur en phytopathologie, qui travaille depuis 2022 dans l’unité allemande d’ADAMA où elle suit l’évolution de cette maladie. En Suisse, elle s’étendrait de 15 à 20 km par an et toucherait aujourd’hui près de la moitié des surfaces du pays.  


Deux cicadelles vectrices de deux maladies 

« Ces symptômes sont liés à la présence d’une protéobactérie : Candidatus arsenophonus phytopathogenicus », explique-t-elle. Cette bactérie peut également être associée au sein d’une même plante à la maladie Rubbery Taproot (RTD) ou Stolbur, causée par le phytoplasme Candidatus phytoplasma solani.

Ces deux maladies sont d’ailleurs parfois confondues – symptômes foliaires et biologie proches - d’autant qu’elles sont toutes deux transmises par des cicadelles. En général, la maladie SBR est la plus fréquente.

En France, les souches agressives du phytoplasme Candidatus Phytoplasma solani responsable du RTD ne sont pas présentes.

« En Allemagne, le principal vecteur est la cicadelle à ailes de verre Pentastiridius leporinus, poursuit-elle. Présente aussi, la cicadelle à ailes de verre du liseron, Hyalesthes obsoletus: mais dans une proportion moindre. » Ces insectes, piqueurs-suceurs, se nourrissent de la sève élaborée par les plantes et en échange, leur injectent des bactéries. Très mobiles, ils ont tendance à migrer de plus en plus vers le nord, à la faveur du réchauffement climatique.

Comme le confie Lili Hofmann, « la maladie est donc susceptible de continuer à se propager dans de nouvelles zones et de plus en plus vite, car deux générations ont déjà pu être observées au cours d’une seule campagne ».

Les plantes hôtes aussi se diversifient : blé, maïs doux, pomme de terre, oignons... Le choix de la rotation s’avère donc capital : dans les zones touchées, l’implantation d’un blé d’hiver après une betterave est, par exemple, désormais déconseillée en Allemagne. 

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Cicadelles P. leporinus adultes sur betteraves (source ITB – www.itbfr.org) 

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Cycle de vie de Pentastiridus leporinus (Source Le Betteravier Français). 

 

Plusieurs pistes testées pour diminuer la pression

Les plantes saines, bien fertilisées, sans stress hydrique semblent développer moins de symptômes. Pour les plus touchées, la perte de rendement peut atteindre 25 % avec une teneur en sucre plus faible (10-15 % au lieu de 18). Les premiers symptômes, diffus au sein de la parcelle, se manifestent par un jaunissement des feuilles accompagné d’une décoloration brune du faisceau vasculaire.

En Allemagne, le problème est pris très au sérieux : les industriels craignent, dans les zones fortement infestées, d’être amenés à fermer certaines usines par manque de volume. D’où la mobilisation de nombreuses équipes de recherche : universités, institut technique, entreprises sucrières... « Nous n’en sommes qu’au début de la compréhension de la maladie », reconnaît Lili Hofmann.

Parmi les pistes de lutte actuellement testées : le recours à des variétés tolérantes aux bactéries ; le choix d’une rotation adaptée (en laissant le sol nu assez longtemps avant l’implantation de la betterave pour « affamer » les nymphes) ; un labour profond dont les résultats s’avèrent assez contrastés selon les sites ; la pose d’un filet sur les betteraves pour les protéger des vols de cicadelles... mais cette option reste coûteuse et chronophage. Côté insecticide, il n’existe pour l’heure aucune spécialité approuvée en Allemagne mais les démarches se multiplient pour trouver des solutions efficaces.  

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À gauche une betterave saine, à droite une betterave avec des traces de noircissement du phloème dues au SBR (source ITB – www.itbfr.org ). 

 

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