Le vulpin des champs (Alopecurus myosuroides) est une adventice qui émerge principalement au printemps et à l’automne. C’est une graminée appartenant à la famille des poacées qui est très présente dans les parcelles, notamment lorsque le sol est mal préparé ou lors des semis précoces.
Le vulpin est facilement reconnaissable : dès le stade plantule, on peut observer des gaines teintées de mauve, des ligules ovales, denticulées et de limbe glabre. La première feuille est plane avec trois nervures, tandis que la deuxième se démarque par la présence de 5 à 7 nervures. A maturité, le vulpin mesure entre 30 à 80 cm. Ce qui différencie le vulpin des autres graminées est l’absence d’oreillettes.
Le vulpin touche principalement les cultures céréalières d’hiver comme le blé tendre, l’orge, et le triticale et s’adapte très rapidement aux conditions locales. En concurrence avec le blé, le vulpin capte les ressources essentielles nécessaire à sa croissance ce qui limite la croissance du blé et réduit la densité des pieds de céréales. Cela peut entraîner une baisse importante du rendement, pouvant atteindre 30%. Son développement massif peut rendre la parcelle inexploitable.
Le vulpin apprécie particulièrement les sols mi-lourds à lourds, riches en argile (argileux, argilo-limoneux et limoneux) et qui ont tendance à retenir l’eau. Il s’installe plus facilement en conditions de stress hydrique limité et à faible concurrence initiale. Les conditions humides, ainsi que les automnes doux, favorisent la levée des graines.
Certaines pratiques agricoles favorisent le développement du vulpin :
• Le non labour maintient les graines à la surface du sol ce qui facilite la germination.
• Les rotations culturales courtes notamment celles comprenant un retour fréquent des céréales à paille, peuvent favoriser l’érosion du sol et appauvrir les sols. Ainsi, le vulpin, capable de s’adapter à ces conditions, se développe plus facilement.
• Les semis-précoces peuvent induire un phénomène de vernalisation et favoriser une montée en graine prématurée sur les cultures céréalières.
Afin de limiter la prolifération du vulpin, ces facteurs doivent être pris en compte dans une approche préventive.
La lutte agronomique vise à réduire la pression des adventices en s'appuyant sur des méthodes non chimiques. Pour cela, plusieurs techniques culturales sont nécessaires.
L’introduction de faux semis et d’espèces moins sensibles lors de l’assolement selon les conditions climatiques locales sont des leviers efficaces pour perturber et rompre le cycle de développement du vulpin. Pour éviter les périodes optimales de levée des graminées dans les cultures céréalières, il est essentiel de décaler les dates de semis. Pour qu’elle soit plus efficace, il est recommandé d’associer un ou plusieurs faux semis.
Le choix de variétés couvrantes et tolérantes au chlortoluron, permet d’anticiper un programme herbicide adapté. Pour savoir si votre variété de blé est tolérante au chlortoluron, c’est par ici.
Enfin, le désherbage mécanique permet de lutter efficacement contre le vulpin. Cette méthode peut être combinée aux luttes chimiques. Ainsi, en combinant ces différentes stratégies, il est possible de contrôler la présence du vulpin et d’optimiser la gestion des adventices.
La lutte chimique doit être raisonnée à la parcelle et à l’échelle de la rotation en pré et/ ou post levée. En cas de résistances, il est recommandé d’adopter des applications d’automne en utilisant des herbicides à mode action racinaires. Avec les levées échelonnées, il sera de plus en plus opportun d’adopter des programmes d’automne avec des applications de pré et de post-levée précoce. ces programmes seront à combiner avec des méthodes agronomiques pour affaiblir la population de vulpin par une approche combinatoire.
Pour adapter vos stratégies de désherbage aux adventices présentes dans vos parcelles, ADAMA propose son service "Herbidetect" : il permet de tester les résistances présentes à partir d’échantillons de graines de ray-grass et vulpins prélevés dans vos parcelles.
Ce service ADAMA permet aux agriculteurs d’assurer la propreté de leurs parcelles, et également de préserver dans la durée l’efficacité des herbicides homologués.
Pour prévenir et gérer durablement le vulpin, il est essentiel de mettre en place une stratégie globale à l’échelle de la parcelle et de l’exploitation. Pour cela, il est recommandé de combiner les leviers agronomiques (rotation des cultures, dates de semis adaptées, travail du sol, couverture des sols) avec la lutte chimique en respectant les bonnes pratiques d’utilisation des herbicides. En adoptant les pratiques agricoles selon l’exploitation, on réduit la pression du vulpin tout en préservant à long terme l’efficacité des solutions de désherbage.
Pour découvrir les retours de terrain qui illustre l’efficacité de différentes pratiques de gestion du vulpin, consultez les témoignages des agriculteurs et leurs expériences :
Témoignage : une nouvelle approche de désherbage contre vulpins et raygrass
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« Je préserve mon système TCS grâce à l’efficacité des herbicides »
En conclusion, le vulpin dans les cultures céréalières, peut être très destructeur lorsqu’il n’est pas maîtrisé. Sa gestion efficace repose sur une approche multifactorielle combinant les pratiques culturales, l’utilisation raisonnée des herbicides et des outils d’identification comme Herbidetect. Ces stratégies de lutte sont essentielles pour garantir une gestion durable, efficace et respectueuse de l’environnement.