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Programme SUGAR : connaître Cercospora beticola sur le bout des doigts

Après 4 années de recherche l’heure est venue de faire le point sur le programme SUGAR. Il avait pour objectifs d’acquérir de nouvelles connaissances sur la cercosporiose et notamment d’étudier les différentes populations responsables de la maladie. Ce champignon de la famille des ascomycètes commence à livrer ses secrets. Fabienne Maupas, directrice du département technique et scientifique de l’ITB, fait le point sur ces avancées.

 · 09 septembre 2024 · 

2 min

« La cercosporiose est l’une des principales maladies fongiques de la betterave à sucre. En 2020, nous avons lancé un programme de recherche, baptisé SUGAR, en collaboration avec l’Anses et l’Inrae, afin d’acquérir de nouvelles connaissances sur le champignon Cercospora beticola. Nous disposions en effet, d’une collection de 800 souches de champignons prélevées en 2019 et 2020 dans toutes les zones productrices de France. À cette collection ont été ajoutées des souches provenant de différents pays. »

Une grande diversité génétique

« L’analyse génétique de l’ensemble des souches a montré une très grande variabilité. Autrement dit, au sein d’une parcelle, ou même de la plante coexistent des souches différentes. On ne met pas en évidence une quelconque structuration géographique, il n’y a pas de population dominante. Grâce à cette caractérisation, nous avons pu sélectionner une centaine de souches représentatives de la diversité génétique sur laquelle nous avons effectué des tests de pathogénicité. La méthodologie consiste à pulvériser des spores sur les feuilles de betterave qui sont mises en conditions favorables au développement de la maladie. Les symptômes sont observés après trois semaines d’incubation. Là aussi, nous avons mis en évidence une grande variabilité du pouvoir pathogène de ces souches. » 

La cercosporine, principale toxine impliquée

« En parallèle du test de pathogénicité, des dosages de cercosporine ont été réalisés. La littérature témoigne en effet de l’implication de cette toxine émise par le champignon et participant à la formation des nécroses. Nos analyses ont confirmé qu’il y avait une corrélation positive entre la quantité de cercosporine mesurée et la quantité de symptômes. Il s’agit donc d’un indicateur pertinent pour appréhender la virulence des souches. Des travaux complémentaires sont envisagés pour appréhender la beticoline, une autre toxine, probablement impliquée aussi dans la pathogénicité.
Le projet SUGAR s’est aussi consacré à la recherche de marqueurs moléculaires impliqués dans la tolérance des variétés à la cercosporiose. Les analyses ont permis en effet d’observer des expressions différentiées de certains gènes en réponse à une infection. Ces résultats sont susceptibles d’ouvrir un nouveau champ d’exploration pour les sélectionneurs. 

Quoi qu’il en soit, grâce à cette échantillothèque bien caractérisée sur le plan génétique, nous avons à notre disposition du matériel pour mener un certain nombre d’études en complémentarité des expérimentations au champ. »

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