Le mildiou est une maladie fongique provoquée par le champignon Plasmopara viticola, qui se développe dès le printemps. Redouté par les viticulteurs, il s’attaque aux feuilles, aux grappes et aux tiges provoquant d’importantes pertes de rendement.
Le mildiou se manifeste par des taches jaunes à l’aspect huileux sur la face supérieure des feuilles. À un stade avancé, un duvet blanc se développe sur la face inférieure. Les zones touchées brunissent, se dessèchent, et en fin de saison, des taches anguleuses jaunes à brunes délimitées par les nervures, apparaissent.
L’oïdium est une maladie cryptogamique causé par le champignon l’Erysiphe necator, qui affecte principalement les feuilles et les jeunes grappes. Elle se développe rapidement lorsque le climat est chaud et humide.
L’oïdium se manifeste par des tâches huileuses similaires à celles du mildiou, suivies d’un noircissement des nervures sur la face inférieure des feuilles. Un feutrage grisâtre, poudreux, typique de l’oïdium, devient visible sur la face supérieure des feuilles. Cette maladie affecte la photosynthèse et peut altérer la qualité des grappes en provoquant leur éclatement ou leur flétrissement.
Le black-rot est une maladie fongique particulièrement destructrice, provoquée par Guignardia bidwelli, qui se développe principalement en été par temps chaud et humide après la floraison. Sa présence peut altérer la qualité des raisins et entraîner une baisse de rendement importante. Pour empêcher sa propagation et protéger la vigne, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures préventives.
Le botrytis, aussi appelé pourriture grise, est une maladie fongique provoquée par le champignon Botrytis cinerea. C’est un champignon qui apprécie les périodes douces et humides et qui se développe principalement sur les rameaux, les feuilles et les grappes de la vigne.
Sur les rameaux, le botrytis se manifeste par des taches brunes, puis prennent une teinte blanchâtre. On observe par la suite la formation de sclérotes sous forme de petites protubérances noires.
Sur les feuilles, les symptômes apparaissent souvent au bord du limbe, puis progressent vers l’intérieur. Celle-ci se déforme progressivement puis prenne une teinte brunâtre. Un feutrage gris peut être visible sur la face inférieure.
Sur les grappes, les symptômes sont particulièrement visibles lors de la véraison. La peau des baies brunit, pourrit puis finit par être recouvertes d’un feutrage gris.
Les maladies du bois résultent de l'attaque du bois des ceps par des champignons. Souvent invisibles au début de l’infection, ces maladies affaiblissent les ceps et peuvent conduire à la mort lente des pieds de la vigne. En moyenne, 10 à 15 % des pieds sont touchés. A ce jour, aucune lutte curative n’a permis d’éliminer efficacement ces maladies. La lutte prophylactique est la seule stratégie efficace pour lutter contre les maladies du bois de la vigne.
Un suivi régulier de l’état sanitaire de la parcelle permet de limiter l’apparition et le développement des maladies. Plusieurs outils d’aide à la décision permettent d’anticiper ces risques. Ces informations permettent de fournir des informations règlementaires relatives aux calendriers de traitements et aux produits utilisés.
On retrouve par exemple les stations météo qui mesurent l’humidité, la température, la pluviométrie et l’humectation foliaire (mesure la quantité d’eau libre à la surface d’une feuille).
Pour prévenir des maladies de la vigne, il est essentiel d’appliquer plusieurs bonnes pratiques culturales :
Afin de protéger la biodiversité et limiter la dépendance des pesticides, il est recommandé d’intégrer des cépages résistants. Il existe différentes sensibilités aux maladies en fonction des cépages ; et certains nouveaux cépages résistants sont en cours de développement et de déploiement. Ces cépages résistants sont obtenus par introgression (hybridation et rétro-croisement), issus de plusieurs croisements de variétés de vigne qui portent des gènes de résistances aux maladies cryptogamiques. Cependant, certains organismes pathogènes sont capables de contourner les facteurs de résistance. Pour limiter ces risques, il est essentiel d’intégrer plusieurs gènes de résistance dans une même variété (résistance polygénique).
Pour une protection efficace de la vigne contre les principales maladies fongiques comme le mildiou, l’oïdium ou le black rot, il est essentiel de bien choisir et alterner les différentes familles de fongicides. Les fongicides de contact, agissant en surface, sont idéaux en prévention, car ils bloquent l’infection dès l’apparition des spores. Les fongicides pénétrants, quant à eux, s’infiltrent légèrement dans les tissus végétaux, offrant une protection plus durable même en cas de pluie. Les produits à action translaminaire traversent la feuille de part en part, protégeant à la fois la face supérieure et inférieure, ce qui est particulièrement utile pour les feuilles jeunes et sensibles. Enfin, les fongicides systémiques se déplacent dans la sève de la plante, garantissant une protection en profondeur et sur les nouvelles pousses. En combinant judicieusement ces modes d’action selon les stades de développement de la vigne et les conditions climatiques, il est possible d’optimiser la lutte phytosanitaire tout en limitant les risques de résistance.
Parmi les produits on retrouve le cuivre qui est utilisé pour ses propriétés antifongiques. Il est surtout reconnu pour lutter contre le mildiou mais il est aussi efficace sur d’autres maladies de la vigne. Utilisé en tant que lutte préventive, il a une action fongicide. Le cuivre libère des composés chimiques qui, une fois absorbés par les spores du mildiou, entraînent leur destruction.
Afin de limiter l’impact environnemental et réduire la dépendance des produits phytosanitaires, certains viticulteurs utilisent de plus en plus de solutions alternatives comme les solutions de biocontrôle. Ces solutions naturelles qui reposent sur des mécanismes et des interactions biologiques (micro-organismes, macro-organismes, les médiateurs chimiques et les substances naturelles), permettent de stimuler les défenses naturelles de la vigne et renforcer leur protection.
L’approche intégrée et raisonnée des intrants chimiques permettent de réduire le risque de développement des maladies. Pour cela, il est essentiel de planifier les traitements à l’échelle de l’exploitation.
En conclusion, les principales maladies de la vigne sont le mildiou, le black-rot, l’oïdium et le botrytis. Face aux nombreux défis que représentent ces maladies, il est essentiel d’appliquer les bonnes pratiques culturales et d’observer régulièrement sa vigne pour adopter une lutte raisonnée.
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