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L'ergot du blé et sa nouvelle réglementation

 · 25 juin 2021 · 

4 min

Connaissez-vous les symptômes ?

L'ergot du blé est une affection causée par la prolifération d'un champignon nommé Claviceps purpurea, qui infecte les épis des céréales, notamment le seigle et, dans une moindre mesure, le blé. L'infection se manifeste initialement par la présence de corps de remplacement fusiformes appelés sclérotes, remplaçant les grains de la céréale. Ces sclérotes contiennent des alcaloïdes de l'ergot, qui sont toxiques pour l'homme et les animaux.

Dans les champs, les symptômes de l'ergot du blé se présentent de manière visible sur les épis de céréales infectés. Les grains normaux sont remplacés par des sclérotes de l'ergot, qui sont des structures allongées, dures et de couleur foncée, parfois décrites comme des grains hypertrophiés ou des "corneilles". Ces sclérotes peuvent être facilement distingués des grains sains par leur taille inhabituellement grande et leur couleur qui varie du violet foncé au noir. 

Au début de l'infection, on peut observer ce qu'on appelle le "miellat d'ergot", une substance visqueuse de couleur blanche ou jaune clair émise par les fleurs infectées. Cette sécrétion est la phase initiale de la reproduction du champignon, qui précède la formation des sclérotes.

Alors que l'épi continue de mûrir, le miellat se dessèche et est remplacé par les sclérotes. Ces corps fongiques peuvent causer une déformation de l'épi, et leur poids peut même entraîner un fléchissement de la tige du blé. 

Au moment de la récolte, les sclérotes se détachent facilement des épis et se répandent sur le sol, où ils peuvent survivre et servir d'inoculum pour de futures cultures, perpétuant ainsi le cycle de l'infection. 

Ces signes visibles dans les champs sont des indicateurs cruciaux pour les agriculteurs, signalant la nécessité de prendre des mesures pour gérer l'infestation et minimiser les risques de contamination de la récolte.

Quelle est la nouvelle réglementation ergot du blé  ?

Actuellement, pour toutes les céréales, la teneur maximale en ergot est de maximum 0.5 g d'ergot/kg de grains. Ce seuil va être abaissé à 0.2g pour toutes les céréales sauf pour le seigle au le seuil de 0.5 g restera en vigueur jusqu'en 2024. A cela s'ajoute l'arrivée d'une réglementation sur la teneur maximale pour les alcaloïdes de l'ergot du blé pour les produits transformés.

tableau ergot-1

Nouvelle réglementation ergot en vigueur à partir du 1er janvier 2022

 

En quoi cela vous concerne-t-il ?

En 2014, 35% des parcelles céréalières françaises, toutes cultures confondues, présentaient des contaminations en ergot, pouvant induire jusqu’à 117 € de perte par ha due au déclassement (étude Arvalis - Adama 2014).


Une autre étude réalisée en 2019 par Arvalis, FNA et Coop de France montre une forte augmentation de l’ergot dans les parcelles française de 2011 à 2018. En effet, en 2011, moins de 1% de la collecte de blé des structures interrogées étaient contaminées par de l’ergot à plus de 0.1 g de sclérotes /kg de céréales. En 2018, 6% de la collecte était contaminée à plus de 0.1 g de sclérotes /kg de céréales, 5% plus de 0.2 g de sclérotes / kg de céréales et 3% plus de 0.5 g de sclérotes / kg de céréales. A l’époque de l’étude le seuil réglementaire était de 0.5 g/kg de grain mais aujourd’hui avec l’abaissement en janvier prochain du seuil à 0.2 g/kg le résultat de cette étude devient plus préoccupant.

Une limitation des alcaloïdes de l’ergot dans les céréales transformées impliquera un contrôle plus rigoureux de l’ergot dans les récoltes pour éviter tout risque de dépassement des seuils dans les aliments transformés, plus nombreux et non nettoyables. Les risques de déclassement des récoltes et de pertes économiques à l’arrivée à l’organisme stockeur pourront être augmentés.


Dans ce cadre réglementaire, une vigilance et un contrôle de l’ergot en amont des récoltes est plus que jamais nécessaire pour limiter les contaminations avant l’arrivée du grain à l’organisme stockeur. Cette vigilance concerne toutes les céréales destinées à l’alimentation humaine, dont principalement le blé tendre, le blé dur, le seigle, mais également le triticale et l’orge.

 

Comment limiter la présence d’ergot dans les récoltes ?

Afin de répondre à ces nouvelles exigences et de limiter les pertes économiques liées à l’ergot pour les organismes stockeurs et les céréaliers, les urées restent un outil essentiel, complémentaire de tous les leviers existants, pour lutter contre l’ergot des céréales (étude Arvalis - Adama 2013), en plus de leur importance dans les stratégies de contrôle du développement des résistances des adventices.

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