Les méthodes agronomiques, notamment lors du choix de ses variétés et au moment du semis, doivent soutenir la stratégie fongicide à déployer dès le stade 2 noeuds pour contrer la septoriose, maladie à considérer en priorité dans le cadre de la protection du blé. En culture, ce sont les pluies qui inciteront à la vigilance et à l’observation des symptômes et de la progression de la maladie.
«À la différence du piétin verse, la septoriose n’est pas liée à la parcelle, explique Anne-Sophie Becue, chef marché Adama. Le travail du sol, le broyage ou l’enfouissement des chaumes de blé n’a donc que peu d’impact sur son développement. » En revanche, cette maladie foliaire est moins présente en cas de semis tardifs et de densités peu élevées. L’allongement de la rotation, en limitant le retour des céréales à paille, réduit également le risque d’apparition de la maladie.
Mais le critère qui joue le plus sur l’émergence de la septoriose, c’est la génétique. En effet, les écarts de sensibilité sont importants entre les différentes variétés de blé. Anne-Sophie Becue appelle cependant à la prudence. « Des contournements de cette « résistance » à la septoriose du blé sont constatés en raison de la capacité d’adaptation des populations pathogènes, pouvant entraîner une perte plus ou moins rapide de ce caractère pour les variétés répertoriées. Prévenir vaut mieux que guérir. »
En végétation, il convient de bien observer les feuilles de la céréale. Le premier traitement (T1) intervient généralement au stade 2 noeuds, en préventif, lorsque la feuille qui pointe en haut de la tige correspond à la future F2 définitive (deuxième en partant de l’épi), et la feuille étalée à la F3 définitive. A cette période, la septoriose est encore cantonnée aux feuilles basses (F4 et F5). Ce sont les gouttes de pluie, ou plutôt les éclaboussures lorsqu’elles tombent sur la feuille, qui feront « monter » la maladie sur la plante.
Ce traitement préventif protégera donc de manière optimale les feuilles les plus hautes. Un outil d’aide à la décision, tel que Septo-Lis d’Arvalis, permet de positionner ce premier passage au moment opportun grâce à des conseils cartographiés pour chaque variété, en fonction de la date de semis et de la situation météorologique. Ces préconisations sont réactualisées chaque jour pour coller au mieux aux prévisions météo.
Et si, en théorie, il est recommandé d’adapter son programme fongicide à sa variété et à sa date de semis, sur le terrain, ce n’est pas toujours simple. Selon un sondage ADquation réalisé en 2018 auprès de 425 agriculteurs, 71 % ont réalisé les mêmes interventions sur toutes leurs variétés de blé contre seulement 27 % qui ont adapté leur programme. « Dans ce cadre, il est recommandé d’appliquer le premier fongicide en T1, explique Anne-Sophie Becue. Il faut voir ce passage comme une double-assurance qui permet de gérer à la fois le risque d’apparition de la septoriose, et de perte de rendement conséquente, et celui d’émergence des résistances. » Sans compter le bénéfice du contrôle d’autres maladies telles que la rouille jaune et/ou l’oïdium.
Arnaud Seurat, agriculteur à Villette-sur-Aube (Aube)
« Contre la septoriose, concilier moyens chimiques, agronomiques et outil d’aide à la décision »
Pour contrôler la septoriose et prévenir l’émergence des résistances, Arnaud Seurat est soucieux de diversifier les matières actives fongicides et modes d’action utilisés pour protéger son blé. Néanmoins, l’agriculteur s’inquiète de la diminution du nombre de solutions, sentiment renforcé par le retrait du chlorothalonil.
Il mise donc aussi sur le choix de variétés ayant un bon comportement face à la maladie, l’observation de ses cultures, par lui-même et ses conseillers techniques, et sur l’utilisation d’un outil d’aide à la décision (OAD). « Sur 70 ha, je sème trois à quatre variétés de blé avec des sensibilités différentes aux maladies mais toujours productives, précise-t-il. Mes choix sont également influencés par mes débouchés que sont les filières meunerie et biscuiterie. »
Pour déterminer le niveau de la pression maladie dans chaque parcelle, l’agriculteur s’appuie sur l’OAD Phytoprotect mis à disposition par sa coopérative, la Scara. « Je visualise en temps réel l’évolution de l’infection dans chaque parcelle selon les conditions météorologiques, souligne Arnaud Seurat. Je complète le diagnostic par des observations aux champs et j’adapte mon programme fongicide à la pression maladie et aux variétés. L’an passé par exemple, j’ai réalisé un, deux ou trois passages fongicides selon les parcelles. »
Chlorothalonil - Danger - H330 : Toxicité aiguë (inhalation) catégorie 2 - H317 : Sensibilisation cutanée catégorie 1 - H318 : Lésions oculaires graves/irritation oculaire catégorie 1 - H335 : Toxicité spécifique pour certains organes cibles - exposition unique (irritation des voies respiratoires) catégorie 3 - H531 : Cancérogénicité catégorie 2 - H400 : Dangereux pour le milieu aquatique - danger aigu catégorie 1 - H410 : Dangereux pour le milieu aquatique - danger chronique catégorie 1. Respectez les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi mentionnés sur l’étiquette du produit et / ou consultez www.adama.com et / ou www.phytodata.com. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. ®Marque déposée Adama France s.a.s.- RCS N°
349428532. Agrément n° IF01696 : Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. Janvier 2020. Annule et remplace toute version précédente.