L’ergot des céréales est une maladie très vite détectable, grâce aux sclérotes qui se repèrent et s’identifient facilement. « Même si elles sont visibles bien avant la récolte, il reste difficile d’appréhender l’ampleur de l’infestation de la maladie. Seule l’analyse en laboratoire après la récolte est capable d’apporter ces précisions », explique Pascal Lacoffrette, animateur agronomique chez Axéréal.
La norme actuelle à ne pas dépasser est de 0,5 gramme de sclérotes par kilogramme de céréales (soit 0,05 % de grains infestés) ou la présence de 3 fragments de sclérotes pour 500 grammes de semences certifiées.
« Au 1er janvier 2022, cette norme va évoluer et être réduite à 0,02 %, précise Céline Chapon, responsable qualité chez Axéréal. Même si ces seuils seront plus restrictifs, l’identification et le contrôle à réception au silo font déjà partie de nos mesures de surveillance. Un lot contaminé nécessitera un nettoyage renforcé. » Chaque année avant la récolte, le service agronomique ainsi que le service qualité sensibilisent les agriculteurs et les équipes silo en rédigeant des « lettres moisson ». L’ergot fait partie des rappels de vigilance. « La présence de sclérotes dans les parcelles et à la réception des cultures retiennent notre attention, prévient Pascal Lacoffrette. Les seuils d’acceptabilité étant relativement bas, il est possible de les atteindre, voire de les dépasser. Les agriculteurs doivent en être conscients.»
Selon le contexte de l’année, la pression de l’ergot des céréales est plus ou moins importante. Un hiver pluvieux ou un printemps humide lui sont davantage favorables. Cependant, la présence de plantes hôtes, telles que les vulpins ou les ray-grass, sont bénéfiques au développement de sclérotes. « Plus il y a de graminées au sein de la parcelle, plus le risque que l’ergot s’y développe est grand », prévient Pascal Lacoffrette.
Le désherbage de la parcelle et de ses abords est essentiel pour gérer le champignon en amont. « Les adventices constituent une réserve de sclérotes importante. La résistance à certains modes d’action et le manque d’efficacité des programmes de rattrapage au printemps incitent à désherber à l’automne. C’est une solution efficace pour maîtriser ces adventices hôtes. Des produits à base de prosulfocarbe, de flufénacet , de pendiméthaline ou de chlortoluron font partie des seules molécules encore efficaces sur les graminées à l’automne. »
Le désherbage mécanique avec le passage d’une herse étrille à l’automne ou d’une bineuse au printemps sont de bons compléments au désherbage chimique. Leur efficacité dépend des conditions météo au moment de l’intervention et dans les 48 heures qui suivent. Pour réduire les populations d’adventices, des expérimentations sur l’augmentation de la densité de semis ont été effectuées. « Cette solution peut être intéressante mais elle représente un coût de semences supplémentaire. De plus, cette technique augmente le risque de verse et de développement d’autres maladies qu’il faudra maîtriser. Les associations de cultures sont également une piste à creuser pour limiter le salissement de la parcelle. Il faudra veiller toutefois à détruire la plante compagne avant qu’elle ne fasse concurrence à la culture de vente », souligne Pascal Lacoffrette.
À ce jour, il n’existe pas de modèle prédictif de l’ergot. Seules les observations sur le terrain permettent détecter la présence de sclérotes, de façon assez précoce avant la récolte. Lorsque les symptômes sont visibles, il est trop tard pour intervenir. À la moisson, l’isolement de la parcelle lors de la livraison est la meilleure garantie pour éviter de contaminer un lot d’expédition ou une cellule de plusieurs centaines de tonnes.
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